Pistes de réformes dans le Primaire

Publié le par Patrice Huiban

Dans un premier temps, ce n’est ni le secondaire, ni le supérieur mais le primaire qui doit être revu. C’est au cours de ces années (6-11 ans) que l’on forge chez l’enfant le réceptacle qui sera rempli dans le secondaire et le supérieur. C’est pendant cette période que le cerveau est le plus malléable et que, comme une éponge, il va s’imprégner d’habitudes qui resteront indélébiles.  

Acquisition des connaissances :

-          donner envie d’apprendre en développant la curiosité,

-          réintroduire le « par cœur » dans l’acquisition des connaissances de base (orthographe, grammaire, tables, méthodes de calcul des opérations élémentaires, histoire et géographie, découverte des sciences et de l’environnement, etc.). Outre le travail de la mémoire, cela permet à l’enfant de bénéficier du « terreau » de connaissances nécessaires pour faciliter, à la fin du collège, l’acquisition des phases de déduction et de réflexion. On ne peut demander à un enfant de l’école primaire de déduire par lui-même ces connaissances fondamentales. Il n’a ni la maturité ni le recul nécessaire et est tout simplement une page blanche sur laquelle il faut imprimer des repères, des lignes à suivre et des marges à ne pas dépasser. La méthode dite « hypothético-déductive » en vigueur donne le vertige quand on sait qu’elle s’adresse à des enfants qui doivent uniquement assimiler des connaissances élémentaires….ce ne sont pas des chercheurs ! Cet enseignement par le « par cœur » a été progressivement abandonné après 1968 où on a voulu en finir avec une école considérée comme trop rigide et corsetée. Le « par cœur » passait alors pour du « bourrage de crâne »,

-          confirmer la réintroduction de la méthode syllabique car des générations entières ont été sacrifiées à cause de son abandon,

-          mettre en place des cours de soutien obligatoires pour les élèves en difficulté. C’est là qu’ils sont vitaux, beaucoup plus encore qu’au collège et au lycée. Un enfant qui « rate » son primaire sera, dans 90% des cas, « condamné » à une  scolarité voire une insertion sociale difficile. Le rattrapage est en effet rendu très délicat dans le secondaire. Il faut, ici, tout faire pour donner sa chance à chacun et rassembler des enfants issus de milieux sociaux, ethniques, religieux parfois très différents. Ces cours de soutien ont pour vocation de s’assurer de l’acquisition par tous d’un socle minimum en sortant du primaire : lecture, écriture (orthographe et grammaire renforcés), arithmétique, histoire et géographie, éducation civique,

-          mettre en place une évaluation en forme d’examen en fin de CM2 afin de s’assurer de l’efficacité du  dispositif. On doit ici prôner une culture du résultat car on n’a pas le droit de laisser des enfants sortir de cette classe sans ce socle fondamental.

Acquisition d’un comportement « civique » :

-          mettre en place un livret civique pour chaque enfant rentrant en école primaire. Ce livret le suivra et lui permettra, en fonction des points accumulés ou perdus, d’être récompensé ou suivi de près. Une perte brutale et importante de ces points permettra, en outre, d’attirer l’attention de la communauté éducative sur l’apparition d’une difficulté personnelle. En cas de solde critique, une action dans une association d’intérêt général lui permettra de récupérer des points. Le but est non seulement de transmettre du savoir mais aussi du savoir-être afin de former des citoyens capables non seulement de vivre ensemble mais aussi de cultiver une intelligence collective,

-          développer une sensibilisation concrète à l’hygiène individuelle (nettoyage systématique et encadré des mains avant le repas du midi,…) en plus de la sensibilisation à la protection de l’environnement,

-          expliquer aux parents que l’inscription de l’enfant suppose le respect du règlement,

-          apposer le drapeau et la devise nationale sur l’entrée de toutes les écoles publiques (une circulaire a rappelé cette obligation mais n’est pas systématiquement appliquée). L’Ecole doit redevenir le creuset d’un véritable « vouloir vivre collectif »,

-          faire respecter l’apprentissage de La Marseillaise (avec explications sur l’origine et la signification des paroles dans le contexte de l’époque),

-          expliquer aux enfants le sens des cérémonies patriotiques au cours de leur scolarité en primaire. Ils assisteront obligatoirement à au moins l’une d’entre elles et des rappels devront être faits lors du jour de classe précédent chaque date afin d’inciter enfants et parents à y assister.

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