Bilan en chiffres

Publié le par Patrice Huiban

Le coût de notre système éducatif a augmenté de 40% en quinze ans hors inflation. Il représente actuellement 7,1 % de notre richesse produite chaque année (en comparaison, la Défense ne représente « qu’à peine » 2% alors que ce ministère était encore le premier poste budgétaire de l’Etat à la fin des années 80 avec 3% du PIB…) soit 116,3 milliards d’euros en 2004 ou 1870 euros par habitant. Bien que 9000 enseignants supplémentaires aient été recrutés depuis 1994 et que le nombre d’élèves ait baissé de 285000, notre Ministère de l’Education, l’un des plus gros de la planète avec 1298000 fonctionnaires, peine à atteindre les résultats légitimement attendus.

En effet, en primaire,

-          15% des élèves sortent du CM2 sans savoir lire (35% en ZEP),

dans le secondaire,

-          la France se classe à la 13ème place pour les maths et à la 14ème pour la compréhension de l’écrit sur quarante pays, dans un test international organisé par l’OCDE,

-          14% sortent sans diplômes soit deux fois  plus qu’au Royaume-Uni,

dans l’enseignement professionnel,

-          15% des jeunes inscrits dans les lycées professionnels abandonnent,

-          30% des titulaires de BEP sont au chômage,

-          50% des places sont vacantes dans les formations qui offrent les meilleurs débouchés ;

dans l’enseignement supérieur,

-          32% des jeunes qui entreprennent un DEUG échouent,

-          11 000 étudiants sont inscrits en faculté de sport pour 400 postes,

-          seulement 2 universités françaises se retrouvent parmi les 100 meilleures mondiales, même si ce classement ne tient pas forcément compte de la qualité de l’enseignement,

-          30% des élèves de l’Ecole Polytechnique étaient issus de milieux modestes dans les années cinquante contre moins de 10% aujourd’hui.

S’il n’y a pas eu de réformes de 1887 à 1971, depuis…

-          annulation de l’examen de passage en 6ème ,

-          bannissement des longues dictées en 1985,

-          méthodes déductives mises en place entre 1989 et 1995 : l’enfant déduit par lui-même et n’apprend plus par cœur,

-          les Ecoles Normales des Instituteurs, entre temps rebaptisées Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (I.U.F.M.), ne sont plus accessibles à partir du brevet mais avec un BAC+3 minimum. On nous a pourtant longtemps affirmé que 80% d’une  classe d’âge au baccalauréat signifiait une hausse du niveau général…Ce pourcentage fut en fait une fin en soi justifiant un affaissement indéniable du niveau d’exigence des correcteurs via des directives ministérielles,

-          déclin de l’enseignement de la grammaire et de l’orthographe,

-          l’Ecole est définie comme un « lieu de vie » et non un lieu de transmission du savoir et de la culture. Elle est souvent devenue une immense garderie où les notions d’efforts individuels et collectifs ont été trop souvent mis de côté. Les meilleurs établissements ont gardé les « anciennes méthodes » mais sont le privilège d’enfants de milieux favorisés via la carte scolaire ou l’enseignement privé, d’où le déclin vertigineux de l’ascenseur social,

-          des devoirs à la maison qui ne sont plus systématiques en primaire,

-          une éducation civique édulcorée et trop souvent détournée de ses objectifs,

-          le développement d’un certain dégoût chez des diplômés de l’enseignement supérieur qui se retrouvent à des postes relativement subalternes, la sélection s’effectuant désormais lors du troisième cycle,

-          une réforme tous les trois ans en primaire,

-          trois mille pages de circulaires ministérielles par an,

-     des enseignants débutants affectés dans les classes les plus difficiles…

 

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