Pistes transverses de réformes

Publié le par Patrice Huiban

-          Réintroduire le débat sur une tenue homogène des écoliers et des collégiens afin de gommer les différences sociales dans ce lieu censé faire vivre l’article premier de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen,

 -          revaloriser le métier d’enseignant en diversifiant les parcours professionnels (inspection, rectorat, passerelles vers d’autres emplois publics ou privés, heures supplémentaires mieux indemnisées, postes de directeur d’établissement mieux reconnus,…) et en récompensant davantage les mérites et les dévouements individuels (promotions, carrières plus intéressantes et rapides via des évaluations plus régulières),

-          le chef d’établissement doit devenir le maillon central du système. En primaire, déchargé de classes, il pourrait assurer la gestion de plusieurs écoles. Dans tous les cas, ils devraient avoir un rôle plus important dans l’animation pédagogique de leur équipe éducative respective. Ils se verraient également attribuer, après concertation avec le rectorat, un budget et des objectifs ciblés. Les équipes pédagogiques auraient alors une certaine latitude pour utiliser au mieux la ressource afin d’atteindre ces objectifs. Cela stimulerait les initiatives locales qui, en cas de succès, pourraient inspirer l’administration centrale dans ses directives annuelles. Les chefs d’établissement auraient également, en complément des inspecteurs, un avis à donner quant à l’évaluation des enseignants qu’ils côtoient quotidiennement. Cela permettrait d’atténuer le caractère un peu aléatoire des inspections qui sont, en outre, peu fréquentes. Le rectorat serait le contrôleur et l’interlocuteur de ces maillons sur le terrain. L’Inspecteur, en plus de ses attributions, jouerait le rôle de médiateur en cas de conflit entre les parties (chef d’établissement, rectorat, enseignants),

-          développer des internats par départements (c.f. projet sur les jeunes en rupture sociale) destinés à « récupérer » des élèves sur la pente de l’échec en collège. Ces adolescents à potentiel, pas encore tombés dans la grande délinquance mais victimes de leur environnement, bénéficieraient de meilleures conditions pour suivre une scolarité normale. Ces jeunes en voie de décrochage seraient alors coupés de leur milieu souvent « délinquogène » et placés avec accord de leurs parents dans des internats éloignés de leur lieu de vie habituel. Là, ils seraient confiés à des enseignants volontaires recrutés parmi les meilleurs dans un tour extérieur départemental (afin de leur éviter tout changement de résidence). Ces enseignants s’engageraient à rester dans ces établissements pour trois ans minimum avec des petits effectifs et des incitations financières (primes et / ou années majorées pour la retraite). Par là même, on épargnerait à beaucoup de jeunes professeurs souvent « projetés » dans des quartiers difficiles la confrontation avec des bandes d’adolescents en position de force sur « leur terrain ». Pour les élèves qui ont basculé dans la délinquance et / ou qui ont complètement coupé les ponts avec l’Ecole, il existe actuellement le dispositif « défense deuxième chance » qui est en développement et qui a montré d’excellents résultats dans les Dom-Tom où il est mis en oeuvre depuis de longues années {Service Militaire Adapté (S.M.A.)},

 

-    ne pas imposer d’emblée les réformes. Tester ces pistes localement afin d’éviter les dépenses inutiles et surmonter les crispations idéologiques sur la base de résultats tangibles. L’idée est abandonnée si elle ne s’avère pas à la hauteur des espérances ou généralisée si elle est concluante. Beaucoup de bonnes initiatives achoppent hélas sur le terrain faute de préparation méticuleuse prenant en compte tous les paramètres nécessaires à la réussite d’une réforme. La réussite est très souvent dans le détail et l’adaptation au contexte local !

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